Réponse de Tahaddi au conflit au Liban en 2024

À la mi-septembre 2024, l’escalade de la violence le long de la frontière sud du Liban a déclenché une grave crise humanitaire, entraînant déplacements massifs, destructions et souffrances généralisées.

Réponse de Tahaddi au conflit
au Liban en 2024

7 février 2025

À la mi-septembre 2024, l’escalade de la violence le long de la frontière sud du Liban a déclenché une grave crise humanitaire, entraînant déplacements massifs, destructions et souffrances généralisées.

En l’espace de quelques semaines, plus de 1,2 million de personnes ont été contraintes de fuir leur foyer, principalement en provenance du Sud-Liban, de la vallée de la Bekaa et des banlieues sud de Beyrouth. Beaucoup ont trouvé refuge dans des écoles publiques, des abris de fortune ou des maisons privées, tandis que d’autres ont été forcés de dormir dans la rue.

Parmi les plus touchés figurent les communautés les plus marginalisées du Liban, notamment les personnes apatrides et les réfugiés, confrontés à des conditions encore plus précaires en raison de la discrimination et de l’exclusion de longue date.

Les attaques ont causé d’importants dégâts aux habitations, aux commerces et aux infrastructures essentielles, notamment les hôpitaux, les écoles, les centrales électriques et les stations d’épuration.

À la mi-novembre, la Banque mondiale estimait que les pertes économiques s’élevaient à 8,5 milliards de dollars. Des secteurs clés, comme l’éducation et la santé, ont été durement touchés. Des centaines de milliers d’enfants ont vu leur scolarité perturbée, de nombreux établissements scolaires ayant été endommagés, détruits ou transformés en abris, exacerbant ainsi les crises multiples auxquelles le pays fait face.

Dans la banlieue sud de Beyrouth, l’établissement informel de Hay El Gharbeh a été profondément affecté par le conflit. Bien que le quartier n’ait pas été directement ciblé, les zones environnantes — parfois situées à moins d’un kilomètre — ont été bombardées à plusieurs reprises, créant de graves inquiétudes en matière de sécurité. Environ 80 % des habitants ont évacué dès les premiers jours, cherchant refuge ailleurs à Beyrouth, dans d’autres régions du Liban ou même à l’étranger. Contraints de fuir dans l’urgence et avec des ressources limitées, ces personnes ont affronté d’énormes difficultés pratiques, mentales et émotionnelles dans un climat de stress extrême.

Pendant cette période troublée, Tahaddi a dû faire face à des défis opérationnels majeurs. L’intensification des risques sécuritaires menaçait à la fois notre site et nos bénéficiaires, et près de 70 % de notre personnel a été directement impacté — beaucoup ayant été déplacés ou ayant accueilli des personnes dans le besoin, certains ayant même perdu leur maison ou un être cher. Malgré ces obstacles, Tahaddi a maintenu une présence limitée sur le terrain, avec une équipe restreinte mobilisée pour soutenir la communauté restante à Hay El Gharbeh et renforcer nos efforts de réponse d’urgence.

Face à la crise, Tahaddi a rapidement adapté ses opérations afin d’assurer la continuité de ses services essentiels. Notre centre éducatif a transféré la majorité de ses programmes vers l’enseignement en ligne, garantissant ainsi l’accès à l’éducation, quel que soit le lieu où se trouvaient les élèves. Le centre de santé a mis en place un suivi à distance pour ses patients tout en mobilisant des ressources pour fournir des soins médicaux aux personnes déplacées dans les abris. Le centre psychosocial a assuré une aide humanitaire essentielle et des séances de soutien en ligne en santé mentale pour le personnel de Tahaddi, ainsi que des sessions de bien-être et de développement personnel pour les enfants déplacés et leurs mères. Parallèlement, notre Atelier et nos formations ont permis de produire des milliers de couvertures, oreillers et taies d’oreiller, ainsi que des dizaines de lits en bois destinés aux secours d’urgence.

Ces mois de crise ont marqué l’épreuve la plus sévère en près de 30 ans d’engagement de Tahaddi, mais notre équipe a tenu bon pour soutenir ceux qui en avaient le plus besoin.

Après plus de deux mois de conflit violent, un cessez-le-feu de 60 jours est entré en vigueur en novembre, permettant à de nombreux déplacés de rentrer chez eux. Avec l’amélioration des conditions, Tahaddi a repris l’ensemble de ses opérations à Hay El Gharbeh et s’est attelé aux nouveaux défis de la phase de relèvement. Malheureusement, ce retour a été teinté d’amertume pour beaucoup, car des actes de pillage étaient venus s’ajouter au traumatisme de la violence et du déplacement forcé.

Le conflit de 2024 a laissé des séquelles durables au Liban, aggravant les défis existants et générant de nouveaux obstacles pour les populations les plus vulnérables. Au-delà des besoins urgents en santé, éducation et moyens de subsistance, nombre de personnes continuent de subir les répercussions émotionnelles et psychologiques des événements traversés.

Tout au long de la crise et de ses conséquences, Tahaddi est resté fidèle à son engagement envers la communauté. Nous poursuivons notre mission aux côtés des personnes affectées, en leur apportant un soutien essentiel pour reconstruire leur vie et avancer vers un avenir porteur d’espoir.